Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES ROSEAUX.
À ma Sœur.
Deux roseaux, dans les airs entrelaçaient leurs jours
Et leurs nuits ; ils pliaient, ils balançaient leur tête
Ensemble ; agenouillés aux pieds de la tempête,
Ils ne se faisaient qu’un pour être à deux toujours !
L’amitié n’eut jamais de plus étroite chaîne
Au monde ; on n’a rien vu de mieux uni jamais ;
On eût dit qu’ils s’aimaient jusqu’à manquer d’haleine ;
Je ne les plaignais pas d’être roseaux, j’aimais !