Page:Desbordes-Valmore - Pauvres fleurs, 1839.pdf/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
PAUVRES FLEURS.

Au gémissement humain ;
Et pauvre sur cette route,
Où personne ne l’écoute,
Au pauvre elle étend sa main !
Et des feuilles qui gémissent,
En se détachant des bois,
Et des sources qui frémissent,
Elle comprend mieux les voix :
Ce mystérieux bréviaire,
Lui raconte une prière,
Qui monte de toutes parts ;
Plainte que la terre pousse,
Depuis la rampante mousse,
Jusqu’aux chênes des remparts !

C’est alors qu’elle donne une voix à ses larmes,
Puisant dans ses regrets d’inépuisables charmes ;
C’est alors qu’elle écoute et qu’elle entend son nom,
Sortir d’un cœur qui s’ouvre et qui ne dit plus : Non !
Elle chante : un grillon dans l’immense harmonie,
Jette un cri dont s’émeut la sagesse infinie ;