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PAUVRES FLEURS.


Et nous venons, faibles de larmes,
Nous, dont rien n’a lié les pas,
Jeter les débris de leurs armes,
Devant le pardon sans alarmes ;
Car le pardon ne tremble pas !

D’une grave cité, lointaines messagères,
Humbles ambassadeurs d’hommes fiers et soumis,
Nous venons demander avec nos voix de mères,
Du pain par le travail ; Dieu nous l’avait promis !

Le pardon viendra-t-il sur nos rives souffrantes,
Où la croix étancha tant de sang et de pleurs !
Oh ! viendra-t-il semer à nos terres mourantes,
Du travail ? de l’oubli ? de l’amour et des fleurs !