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PAUVRES FLEURS.


Vierge aux palais inconnue,
Dont le trône est sur la nue,
Sentiers mobiles et blancs,
Où montent nos vœux tremblans,
Quand les pauvres de la terre,
Cherchent l’eau qui désaltère,
Vierge ! entremêlez leurs pleurs,
D’un peu de miel et de fleurs !

Soutenez la femme blonde,
Suivant par la terre et l’onde,
Sur chaque bras un enfant,
Leur père à l’exil mouvant ;
Prètez-lui l’humble auréole,
Qui perce, épure, console,
De tristes maisons du roi
Où les prisonniers ont froid !

Dans les yeux de cette femme,
Mettez une sainte flamme,
Pour éclairer les cachots,
De rayons libres et chauds ;