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PAUVRES FLEURS

La liberté, c’est son haleine,
Qui d’un rocher fait une plaine :
Priez d’un prophétique effroi,
Pour tous les prisonniers du roi !

Quand nos cris rallument la guerre,
Cœur sans pitié n’en trouve guère ;
L’homme qui n’a rien pardonné,
Se voit par l’homme abandonné ;
De noms sanglans, dans l’autre vie,
Sa terreur s’en va poursuivie ;
Priez d’un innocent effroi,
Pour tous les prisonniers du roi !

Reine ! qui dites vos prières,
Femme ! dont les chastes paupières,
Savent lire au livre de Dieu ;
Par les maux qu’il lit en ce lieu,
Par la croix qui saigne et pardonne,
Par le haut pouvoir qu’il vous donne :
Reine ! priez d’un humble effroi,
Pour tous les prisonniers du roi !