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PAUVRES FLEURS.


Oui, mon Dieu ! vous parlez quand il chante, et souvent,
On vous écoute au fond de ces notes plaintives,
Que l’on entend rouler comme les feuilles vives,
Qu’éparpille un grand chêne en frémissant au vent !

Pareille à votre haleine au travers du feuillage,
Douce comme un parfum dans la brise des bois,
Claire comme un cri d’ange égayant son voyage,
Le soir, dans nos échos tombe sa jeune voix,

Sonore, sensible, profonde,
Plus fraîche, plus souple que l’onde,
Versant sur les vains bruits du jour,
Ses rythmes ruisselans d’amour !

Et cette hymne d’en haut, juive ou napolitaine,
C’est l’oiseau dans les fleurs, c’est l’eau d’une fontaine,
Qui perle son cristal en répandant ses flots ;
C’est du ramier brûlant les nocturnes sanglots,
C’est d’un ciel entr’ouvert la promesse lointaine ;