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PAUVRES FLEURS.


Nous boirions à des fontaines,
Dont l’éternelle fraîcheur
Et les sources toujours pleines,
Étanchent de nos haleines,
Les soifs ardentes et vaines,
Et nous lavent jusqu’au cœur !

Nous ne verrions plus l’aumône,
Tomber rare et lentement ;
Quand c’est Dieu qui compte et donne,
Plus d’enfans qu’on abandonne ;
L’astre qui fait sa couronne,
Les réchauffe également !

Plus de cages souterraines,
Où vient avorter le jour ;
Plus d’hommes serrés de chaînes ;
Plus d’âmes lourdes de haines,
Où, lucides et sereines,
Les âmes se font amour !