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PAUVRES FLEURS


Ces enfans autour de ses larmes
Que nul homme n’a vu couler,
Disent : « Vos patientes armes,
Vos ennuis saturés de charmes,
Mon père ! il faut les révéler

Ce récit comblera l’espace,
Entre le prix et les douleurs.
Ce qui fut vrai jamais ne passe
Et de ce bronze, ami du Tasse[1],
Retrempez l’encre avec vos pleurs. »

Mais quand des pieds d’airain l’arrêtent dans la vie,
Qu’il doit la trouver lente ! et que souvent l’envie
Doit prendre à ce liseur d’un si morne univers,
De fermer tout à coup ses poèmes amers !

Pourtant, docile aux cris de ses jeunes cigales,
Écho trois fois profond de leurs voix inégales,

  1. L’écritoire du Tasse, qui fut donné à M. de Peyronnet, dans sa captivité.