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PAUVRES FLEURS


Tu viendras, tu verras ! nous pleurerons ensemble ;
C’est là le sort de tout ce que le temps rassemble ;
Comme l’ombre de nous, tu me regarderas,
Tu verras mieux mon âme ; alors tu pleureras !

Ma plus profonde vie, hélas ! que Dieu te garde ;
À travers mon regard que le ciel te regarde,
Comme tu regardais à travers mes cheveux,
Que je laissais déjà retomber sur mes yeux !

À deux pas de mes jours que le sort vous entraîne ;
L’invisible au revoir dans mon sort vous ramène ;
Allez ! midi n’est pas l’heure du souvenir ;
Cette heure sur vos pas vous fera revenir :
Chacun a ses douleurs et vous aurez les vôtres,
Et vous direz mon nom en cherchant dans les autres,
S’il en est un qui reste aux jours abandonnés ;
Oh ! ce sera le mien qui répondra : venez !