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PAUVRES FLEURS.


Sous la paternelle puissance,
Veux-tu reprendre un calme essor ?
Et dans des parfums d’innocence,
Laisser épanouir ton sort ?
Veux-tu remonter le bel âge,
L’aile au vent comme un jeune oiseau ?
— « Pourvu qu’il dure davantage,
Oh ! oui, mon Dieu ! c’était si beau ! »

Veux-tu rapprendre l’ignorance,
Dans un livre à peine entr’ouvert :
Veux-tu ta plus vierge espérance,
Oublieuse aussi de l’hiver :
Tes frais chemins et tes colombes
Les veux-tu jeunes comme toi ?
— « Si mes chemins n’ont plus de tombes,
Oh ! oui, mon Dieu ! rendez-les moi ! »

Reprends-donc de ta destinée,
L’encens, la musique, les fleurs !
Et reviens d’année en année,
Au temps, qui change tout en pleurs :