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ŒUVRES CHOISIES DE Mme DESBORDES-VALMORE

NOTICE

Vers la fin du siècle dernier, nous avons vu se produire un mouvement de curiosité soudaine, d’intérêt subitement ravivé, autour du nom et des œuvres de la grande romantique Marceline Desbordes-Valmore. La manifestation en fut si intense, si prolongée, qu’il sembla qu’on assistait à une véritable fièvre de résurrection littéraire en faveur de cette muse plaintive, comédienne et poète, amante, épouse et mère.

Sans doute, les jugements portés en son honneur par des écrivains tels que Lamartine, Victor Hugo, Sainte-Beuve, Brizeux, Baudelaire, avaient laissé leur empreinte ineffaçable dans l’histoire de la poésie. Tout isolée, toute simple et modeste qu’elle parût, les maîtres de la littérature, ses contemporains, l’avaient proclamée leur parente en esprit, ils la tenaient hautement pour une âme de leur famille[1]. Le charme passionné de ses vers et le

  1. Par curiosité, nous relèverons ici une lettre de Balzac (non datée et inédite) à Marceline Desbordes-Valmore, témoignant et de son estime littéraire et de son affection pour elle : « Il m’est arrivé deux petites lettres trop courtes de deux pages, mais toutes parfumées de poésie et qui sentaient le ciel d’où elles venaient ; elles m’ont rappelé, comme les plus beaux endroits d’une symphonie de Beethoven, les deux jours que j’ai eus de vous, en sorte que je suis resté (ce qui m’arrive