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heures, en apprenait l’emploi à ses autres enfants ; la petite fille ne la trouva donc point. Elle se traîna au miroir, et fit des grimaces. Elle s’assit encore silencieusement dans un coin de la chambre, où bâillante et accablée, elle pria Dieu pour l’arrivée de ses sœurs. Tout en priant, tout en soupirant, ne reconnaissant plus rien autour d’elle, elle cacha sa tête dans tous ses joujoux morts comme son bonheur, et s’endormit de désespoir.

Ce fut ainsi que la trouvèrent ses sœurs, ses sœurs éveillées comme des souris joyeuses. Elles avaient bien su leurs leçons, et poussaient des chants pleins d’espoir et d’appétit : la bonne mettait le couvert !

Marie les regarda, les yeux gonflés d’un mauvais sommeil. Quand elle voulut se lever, elle était lasse et raide comme dans une fièvre de croissance.

— Es-tu malade ? Marie, lui demandè-