trecoupés comme son haleine. Elle prépara son univers à elle toute seule ; car ses sœurs étudiaient avec les maîtres et leur mère, en attendant le dîner.
Elle porta sa liberté pendant une heure avec une constance parfaite. Elle glissait à travers, légère comme un rêve, ou comme une réalité qui a des ailes. Jamais oiseau, né pour voler, sans lire, ni écrire, ni coudre, n’a pris un élan plus rapide dans son ciel, que Marie dans son bonheur oisif.
Toutefois, peu à peu, son imagination, si haut montée, sembla s’alourdir ; puis, tous les instants qui suivirent, comme des moineaux dévorants qui ravagent du blé, lui enlevèrent, un à un, ses plaisirs.
Elle avait déjà pesé bien souvent ses joujoux les uns après les autres, ils devenaient de plomb à la fin, elle demeura muette devant eux, les bras pendants,