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Petit ! petit ! cria-t-elle, courageusement ; et l’oiseau vola sur son épaule.

Adieu ! poursuivit Marie en versant une larme, qui tomba sur l’aile de l’oiseau, et en ouvrant précipitamment la fenêtre : Je t’aime mieux, dit-elle, pour toi-même que pour moi. Je t’ai rendu des ailes, ce serait affreux de les énerver dans une cage.

L’oiseau, ébloui d’abord, et un peu chancelant au grand air, fixa bientôt hardiment cette vivifiante lumière du ciel ; il étendit trois fois ses ailes palpitantes, et disparut enfin dans l’espace inondé de soleil. Marie revint seule près de la cage vide, où elle appuya son cœur, et prenant dans ses deux petits bras cette cage triste, comme la chambre d’un ami perdu, elle dit tout bas : C’est lâche à moi de pleurer, car j’ai bien fait.

Tout à coup, Georges entra en sautant.

— Bonjour, Marie, ou est le petit ? Pe-