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ne songeait pas à corriger, parce qu’elle se trouvait, parfaite), quel bonheur de ne s’appuyer que sur des relations moelleuses sur l’inépuisable condescendance de la belle Hyacinthe, qui, n’opposait au dégât de ses fleurs qu’un sourire un peu triste, un regard où se montrait à peine un reproche mélancolique, et que Minette ne voyait pas, car elle était à son affaire, à son système de régner partout, même en écrasant des fleurs. Mais le jardinier le voyait, lui ! et il avait pris Minette en horreur. Minette le méritait, car, un jour que cet homme avait prié poliment la bouleversante petite fille de laisser ses plantes et ses arbustes en repos, elle l’avait regardé de toute la hauteur de ses trois pieds et demi, en disant d’un ton bref : qu’est-ce que c’est que cet homme-là ? — C’est Roch le jardinier, avait répondu Hyacinthe, d’une voix pleine d’aménité.