Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.
45



Purifiez un peu ce monde où chaque haleine,
À l’entour de nos fruits souffle un air plein de feu ;
Préservez le lait pur dont leur âme était pleine ;
Alors nous guiderons leur cœur par un cheveu.


Beaux anges mutinés qui bravez nos tendresses,
Dont les jours, dont les nuits tièdes de nos caresses,
Loin de vos nids plumeux brûlent de s’envoler ;
Qui les fera plus doux pour vous en consoler ?


La mère, n’est-ce pas un long baiser de l’âme ?
Un baiser qui jamais ne dit non ni demain ?
Faut-il ses jours ? Seigneur ! les voilà dans sa main :
Prenez-les pour l’enfant de cette heureuse femme.


Enfant ! mot plein de ciel, qui fait reine ou martyr ;
Couronne des berceaux ! auréole d’épouse !