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pela comme Albertine le baiser de ce père attendri. Il jugea par le sourire de Valérie qu’elle s’était assoupie avec une chanson sur les lèvres. Jamais il n’avait compris jusque là tout le bonheur d’un père, qui entend les douces haleines de ses enfants immobiles de sommeil et de santé.

C’est à remercier Dieu à genoux ; c’est à croire qu’on l’entend respirer lui-même dans ce monde.

Il n’eut pas le loisir d’interroger le repos de son plus jeune enfant, car à peine eut-il effleuré les boucles blondes de son front presque pâle, que la petite Marceline se réveilla en tressaillant et fixa ses yeux brillants tout grand ouverts sur son bien-aimé père, en lui tendant les bras.

— T’ai-je fait peur ? dit-il en se penchant sur elle. Non ! j’ai cru que c’était le bon Dieu, bon comme toi. »

Alors, avec une voix de père qui ouvre