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au fond de tous les coups de tête où porte l’ingratitude. Il s’arrête, ébloui, se lavant avec ses larmes de la poussière incrustée dans ses joues ; ce bain naturel en dégonflant sa poitrine, détend un moment la peau rose et tendre de sa figure déjà moins hardie. Il s’avoue même pour la première fois que sa mère ne lui faisait pas le moindre mal quand elle disait qu’elle le fouettait ; que c’était vraiment l’ombre du fouet. Il se l’avoue, car enfin, sa tante était très-loin… sa position était déplorable, la porte de l’école ne trouble plus son jugement. Il est donc là sous l’œil de Dieu et devant sa conscience : la vérité étincelle nue au soleil ; il soupire : — ah !

Je crois que vous ne serez pas fâché de le laisser là un moment tout seul, d’autant plus qu’à force de marcher il arrive à la fin près d’un moulin qui tourne dans une écluse. Ce bruit limpide et les flots