Primrose, d’ailleurs mécontent de Silvain, par ce qu’il venait d’apprendre, ne put résister davantage ; il promit de laisser à Sarah le droit de refuser l’intendant, si elle persistait dans son éloignement pour lui.
« Vous le jurez, mon père, demanda tendrement Edwin ?
— Je le promets, mon fils ; et, de votre côté, vous promettez d’obéir : la promesse est le serment des amis, je n’en veux pas d’autre entre nous. »
Edwin, quoiqu’il frémit de cette promesse, se crut trop heureux de ce qu’il venait d’obtenir. Sarah, l’unique objet de ses sollicitudes ; Sarah, du moins, n’était pas esclave ; l’odieux Silvain ne ferait plus couler ses larmes : les siennes se séchèrent enfin ; et, quoique son cœur restât chargé d’affliction pour lui-même, le poids le plus douloureux venait de tomber.