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SARAH.

serons toujours ensemble ; nos années couleront de même à travers des jours calmes et rians ; et tous deux encore nous irons nous jeter dans une autre vie plus belle, plus grande que cette mer si vaste, dont nous ne voyons pas les bornes.

— Oui, répondait Sarah, voilà les promesses que Dieu nous fait dans les leçons de ton père. Mais comment les retiens-tu ? à peine tu les écoutes. Je te devine souvent occupé de nos jeux, car tu me regardes ! tu voudrais que je fusse moins attentive. Tes pieds brûlent de courir et de m’entraîner avec toi. Je t’entends respirer plus vite comme pour avancer l’heure. Quand nous sommes libres de danser, de courir, tu me demandes tout ce qu’a lu ton père ; et le lendemain tu le lui répètes mieux encore que je n’ai su le retenir.

— Oui, Sarah ! je retiens tout