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ADRIENNE.

— Paix, paix ! mon cher Andréa, interrompit soudain Clémentine : Adrienne ne veut que ton bonheur, et ton frère l’approuverait lui-même. »

— Je ne veux rien, dit-il avec force, je n’aime que toi, et puisque tu ne veux plus d’Andréa, puisque tu me donnes, puisque tu me repousses, je refuse tout : je fuirai tous ceux qui voudront m’appeler leur ami. »

Il s’échappa de leurs mains en finissant ces mots. Adrienne, agitée d’un tremblement mortel, lui tendit les bras, mais ses bras retombèrent sans force ; elle put à peine proférer d’une voix éteinte : — Ô ma sœur ! l’avez-vous entendu ? Arthur était donc… Je meurs ! » et elle perdit connaissance dans les bras de Clémentine.

Le lendemain, la vieille et triste Mona vint demander à l’intendant de l’habitation d’Andréa s’il n’avait point vu son jeune maître ? Il l’assura qu’il était enfermé dans la chambre de son