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ADRIENNE.

veux que vous m’aidiez à cueillir ces fleurs qui sèchent si vite… Voyez ! la roche en est couverte, allons-y tous trois. J’en mettrai sur ma tête, sur mon cœur ; j’en remplirai mes mains ; nous en répandrons partout pour l’arrivée de Georgie. » — Pour Adrienne, s’écria vivement Andréa ; une couronne pour Adrienne. » — Oui ! pour toutes les jeunes filles, reprit-elle ; c’est demain la fête des jeunes filles. » — Allons, dit gaîment Georgie, allons faire des couronnes. » Tout trois y montèrent ensemble, et dépouillèrent les murtilles et la mousse de leur richesse passagère.

Cette journée fut belle : Adrienne avait souri long-temps ; sa figure se colorait de plus en plus ; ses cheveux noirs et bouclés s’échappaient de sa couronne, et la rendaient charmante. Clémentine l’observait avec un mélange d’espérance et d’étonnement ; Andréa surtout la contemplait avec une expression plus passionnée et plus rê-