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ADRIENNE.

sans cesse s’il faut encore attendre long-temps Arthur ? Je ne sais que lui répondre… Et vous, Clémentine, que lui répondriez-vous ? »

Pour la première fois, sa sœur, quand elle répondit, parlait beaucoup plus de sa famille, de ses projets de retour à Saint-Barthélemi, que d’Arthur, dont Adrienne cherchait le nom à chaque ligne. Elle l’informait que son mari cédait à ses instances, et consentait à fixer leur retour auprès d’elle avant un an. Enfin, elle répétait ce que tant de fois elle avait déjà dit, et plus tendrement peut-être. « Attends ! attends toujours. Tu le reverras, ô ma chère Adrienne ; » mais il paraissait que des larmes étaient tombées sur ces mots.

L’arrivée d’un vaisseau marchand conduisit dans cette île quelques navigateurs qui ne tardèrent pas à se trouver en relation avec nos premières maisons de commerce. Adrienne y rencontra l’un d’eux revenant du Ben-