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ADRIENNE.

douloureux sur une félicité charmante, détruite, non par la force des événemens ; non par l’ordre du ciel qui brise à son gré nos liens les plus chers, nos espérances les plus riantes, sans que nous ayons le droit de nous plaindre autrement que par des pleurs : mais par la volonté d’un seul, dont l’unique bonheur était de me plaire !… je le croyais ! et l’univers est entre nous ! et c’est lui qui l’a voulu !… qui le veut encore !

Mais Clémentine, si je parvenais à détacher mon cœur de cet Arthur, qui m’a repris avec le sien tout le charme de ma vie, comment oublier l’autre Arthur, le plus aimable, le plus tendre des hommes ! qui trouvait sa joie dans mes regards, qui vivait par moi, comme je vivais par lui… Il est affreux de n’avoir pour espérance que l’orgueil… Ah ! je ne l’écoute