évanoui, le malheureux Arthur se sauva pour ne reparaître jamais. Clémentine le suivit, résolue de s’éclairer sur la cause qui avait amené cette scène de désolation.
« Au nom du ciel ! lui dit-elle, quand ils furent seuls sous les arbres, sir Arthur, expliquez-vous avec moi. Vous me paraissez trop malheureux pour que j’ose vous reprocher ce qui se passe. Mais j’ai le cœur déchiré. Que vais-je devenir ici moi-même ? Que va-t-il résulter de votre départ pour l’Écosse ? Je frémis de le prévoir.
— Pour l’Écosse, dit Arthur avec véhémence ; non, sur mon ame, ce n’est pas en Écosse que je reporte ma triste existence.
— Hélas ! reprit Clémentine, où fuyez-vous ? Inconcevable silence ! poursuivit-elle, après avoir vainement attendu sa réponse. Homme cruel et chéri, faut-il vous plaindre ou vous haïr ?