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ADRIENNE.

thur, puisqu’elle vous rappelle dans votre chère Écosse. »

Quoiqu’il fût cruellement blessé de ce qui n’était entr’elles qu’un badinage innocent, il se rendit maître du bouleversement qui avait paru en lui, et répondit avec calme qu’il appréciait l’intérêt qu’on daignait lui témoigner, en l’avertissant que son séjour avait été trop long dans cette colonie ; mais il y avait sous cette tranquillité feinte un ressentiment dont toute l’amertume éclata dans l’adieu qu’il répondit au timide adieu d’Adrienne, lorsqu’elle se trouva seule avec lui en le reconduisant.

« Partirez-vous ? lui dit-elle, avec l’enjouement qu’elle s’efforçait de conserver encore.

— Oui, je pars, répliqua-t-il d’une voix basse et irritée. J’emporte la certitude qu’Adrienne ressemble à touts les femmes ; qu’elle est légère, qu’elle est vaine et trompeuse, et qu’elle sait