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ADRIENNE.

en parlant si légèrement d’Arthur, en fit un éloge parfaitement vrai, et se rendit aussi agréable aux deux sœurs qu’insipide à Nelly, qui le regarda toute rouge de colère.

Le soir, en traversant un petit bois d’aliziers qui ramenait à Saint-Barthélemi, Clémentine s’aperçut que sa sœur était silencieuse et préoccupée.

« Adrienne, lui dit-elle, que penses-tu ? je trouve, pour moi, cette Nelly bien enfant, pour devenir une femme et une mère.

— Ah ! ma sœur, qu’elle est jolie ! dit Adrienne avec un soupir involontaire ; que ses cheveux blonds donnent de grâce à sa figure si gaie ! cette figure a vraiment une expression que je n’avais remarquée encore, surtout… » Elle n’osa, ou ne songea plus à finir sa réflexion, et retomba dans la rêverie. « Oui, reprit-elle, long-temps après, je crois qu’Arthur la trouverait bien ; qu’en pensez-vous, »