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ADRIENNE.

une mère, présider à un mariage dont personne ne doutait plus. Après avoir étudié pendant quelques jours cet Arthur si digne en effet d’être aimé, elle ne douta pas plus que les autres qu’il ne fût vivement épris d’Adrienne, et qu’un mot ne dût bientôt décider leur union et leur bonheur.

Quelques visites, amenées par son retour, forcèrent Adrienne à sortir de la profonde retraite où elle paraissait se plaire depuis le mariage de sa sœur. Des invitations de fêtes, l’obligation d’y répondre et de s’y rendre, troublèrent une fois encore l’ordre paisible des jours consacrés à la tendresse. Arthur ne témoignait pas qu’il en fut moins heureux ; mais, s’il voyait Adrienne plus parée que de coutume, partant avec sa sœur pour quelque habitation éloignée, il lui souriait, en prenant congé d’elle, avec tant de contrainte, qu’elle emportait partout ce sourire comme une cause