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ADRIENNE.

blez !… Eh bien, quoi ! s’il en est déjà privé, je la remplacerai : je lui en servirai ; ne le voulez-vous pas, Arthur, comme je le veux moi-même ? Cet enfant m’est cher comme celui de ma sœur, et vous savez qu’il a pour moi une tendresse… »

Elle n’acheva pas. Arthur, dans un trouble affreux, s’avançait vers la porte pour sortir.

« Où allez-vous ? lui dit-elle en l’arrêtant par le bras, n’emmenez-vous pas cet enfant ? le laissez-vous avec moi, quand vous semblez douter… ?

— Douter de vous ! répondit-il, de vous !

— Oui, vous doutez… ; » et ses yeux tristes et caressans demandaient qu’il l’interrompît dans ce reproche qu’elle tremblait d’achever. Il n’y répondit plus que par un profond gémissement, et disparut avec Andréa, qu’il arracha brusquement au sommeil et à sa bien-aimée Adrienne.