Page:Desbordes-Valmore - Les Veillées des Antilles, tome 2, 1821.pdf/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
ADRIENNE.

cher l’enfant ; il partit joyeux en lui disant : « À demain.

— À demain, » lui répondit-elle en regardant lentement l’esclave, sans l’interroger ; et Mona, sa vieille et fidèle nourrice, fut obligée de lui rappeler, au milieu de la nuit, qu’elle laissait passer l’heure de la prière et du sommeil.

Huit jours ramenèrent le même tourment, accru du tourment de la veille.

Lorsqu’Arthur reparut enfin, sans parler de cette absence si douloureuse, si imprévue, il put voir que des larmes brûlantes avaient effacé le moment de bonheur dont il voulait peut-être se punir avec elle. Oh ! que Dieu préserve les cœurs tendres de tout ce qu’Adrienne a souffert avec Arthur ! Un calme apparent se rétablit entre eux. Nulle plainte, nul reproche n’en troublèrent le retour. Satisfait sans doute du sacrifice qui venait d’expier un moment d’abandon, Arthur pa-