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ADRIENNE.

Andréa s’occupait alors de replacer avec précaution les fleurs délicates dans les tablettes de son frère.

« Tiens ! dit-il en les lui rendant, Adrienne est là ; moi j’y suis avec elle : ne va pas nous perdre. »

Arthur se leva d’un air préoccupé, s’approcha d’Adrienne en lui souhaitant le repos de la nuit, et la quitta plus rêveur et plus tôt que de coutume.

« Que les anges vous gardent ! » avait-il dit en s’éloignant ; et le repos du ciel même n’est pas plus doux que le fut le sommeil d'Adrienne.

Le lendemain Andréa vint seul. Elle n’osa lui demander pourquoi il venait seul, mais elle le regardait jouer en s’étonnant qu’il fût aussi paisible, aussi content que la veille. À la fin de cette longue soirée, les pas d’un homme la firent sourire et pâlir tout ensemble ; mais elle ne vit entrer qu’un esclave, qui venait cher-