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ADRIENNE.

« On est enfant avec les enfans, répondit-il. Un jour… un soir… je ne sais, il trouva quelques feurs sur la montagne. Elles étaient fraîchement cueillies ; elles étaient charmantes. Andréa me les donna, et je les ai gardées pour l’amour… d’Andréa.

— Pour l’amour d’Andréa ! montrez-les, répliqua-t-elle d’une voix émue.

— Elles sont là, dit Andréa, en posant sa main sur le cœur d’Arthur. Donnez ! oh ! donnez, mon frère ! vous voyez qu’Adrienne le veut. »

Arthur, cédant aux prières de l’enfant et aux vœux d’Adrienne, tira de son sein les tablettes où il avait recueilli des fleurs séchées qu’elle reconnut en rougissant.

« Je les croyais en chemin pour l’Écosse, dit-elle, comme par réflexion.

— Oh ! pas encore ! répondit Arthur, avec un regard, avec une voix qui semblait repousser l’Écosse aux extrémités de l’univers.