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ADRIENNE.

écoutait Arthur, dont l’accent enchanteur lui semblait une révélation de tout ce qu’elle désirait apprendre ; l’expression la plus simple de cette voix aimée renfermait pour elle la réponse au sentiment délicieux et nouveau qui ne se trahissait de même en elle que par le tremblement du cœur et des lèvres où il errait sans cesse.

Vainement Arthur oubliait les qualités brillantes que l’on cultive en Europe avec tant d’éclat et de soins ; vainement il négligeait les talens qui l’avaient fait rechercher et admirer de tous ; il lui restait davantage, car il ne pouvait cacher cette grâce ont on parle encore ; sa douceur, qui était extrême ; ses manières simples et attachantes ; l’attrait unique d’un esprit cultivé, joint aux charmes extérieurs et à la bonté de l’ame. C’était un assemblage si rare, si beau, si doux à contempler ! Adrienne, comme endormie dans une sécurité trompeuse, ne dési-