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SARAH.

lait d’autres aux cheveux noirs et flottans de sa sœur. Enfin, elle releva ses yeux long-temps baissés sur le jeune homme, alors debout devant elle, et il l’emmena par la main, dans le même silence, vers une habitation que je n’avais pas remarquée encore, à demi-cachée par de vieux tamarins.

Je me retrouvai seule, et mon imagination s’intimida de nouveau. Je jetai malgré moi des regards fréquens et furtifs du côté de cette île inhabitée, où je croyais voir des ombres se promener lentement aux rayons des étoiles. L’épouvantable cri d’un oiseau sauvage acheva de faire envoler toute ma hardiesse, et je me remis à courir sans distractions, me promettant de savoir d’Eugénie quels étaient ces deux êtres charmans qui m’avaient retracé Edwin et Sarah.

Le lendemain, dès l’aube, j’enten-