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SARAH.

cru devoir saisir cette occasion de l’éloigner de Sarah. Silvain seul en étoit prévenu ; et, quoique cette résolution l’eût d’abord troublé, comme un obstacle à son noir projet, il l’applaudit des lèvres, pour ne mêler aucun soupçon à l’imprudente sécurité de son maître. Il prit d’ailleurs si bien ses mesures, que la présence même de M. Primrose n’aurait pu les traverser.

Mais qui pourrait rendre le saisissement d’Edwin, lorsque son père lui-même vint l’éveiller au moment du départ. La présence de Silvain, celle du Suédois, qui venait prendre congé de M. Primrose, et plus encore la surprise, enchaînaient sa langue. Il regardait tout le monde avec égarement.

« Pour quelques jours seulement, mon fils, lui dit M. Primrose, en se penchant sur lui.

— Vous m’éloignez de vous, mon