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MARIE.

lage : elle respirait à peine ; un éclair vint encore rougir l’obscurité, et Marie crut entrevoir au pied de sa maison… Un coup de tonnerre plus fort que tous les autres lui fit fermer les yeux et lui arracha un cri perçant : une voix douce lui répondit jusqu’au fond de l’âme. Oh ! la voix des anges est-elle plus ravissante que ne le fut cette voix pour l’effrayée Marie ? Elle osa donc rouvrir les yeux, et, s’approchant encore de la fenêtre, elle entendit ces mots prononcés tristement : « Calmez-vous, Marie, calmez-vous ! Demain, ô mon amie !… Demain je vous verrai encore ! »

Cet accent plaintif était celui de l’Amour même, c’était l’accent d’Olivier. « Cruel ! » dit la bergère ; et sa voix, faible de tendresse et de frayeur, ne put trouver une plus longue réponse. Le pauvre Olivier l’avait bien entendue.

Le silence succéda. Le tonnerre s’éloigna en roulant au loin sa force épuisée. Le calme