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MARIE.

trouble et de saisissement, comme s’il venait de commettre une méchante action. Sa belle maitresse sut bientôt ce qui le faisait ainsi trembler.

« Ah ! berger, dit-elle, j’ai eu peur. Je le croyais perdu ; et… voilà ce qui m’amène de ce côté. »

Tandis qu’elle essayait à se justifier, Olivier tremblait de ne pouvoir se justifier lui-même. Marie, sans vouloir l’y contraindre, l’y contraignit pourtant. Elle se remit à flatter l’agneau de sa main carressante. Où donc est le ruban ? s’écria-t-elle : quoi ! petit agneau, tu as perdu mon ruban ! et ses yeux se portèrent timidement au chapeau du berger. Il est perdu, poursuivit-elle, ah ! je vois bien qu’il est perdu ! — Non, Marie, non, vous le retrouverez s’il vous est si cher, dit Olivier avec tristesse ; il ne tient qu’à vous de le reprendre. — Où donc est-il, berger ? — Il est là, dit-il en montrant son cœur ; il est là,