Page:Desbordes-Valmore - Les Veillées des Antilles, tome 1, 1821.pdf/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.
215
LUCETTE.

ger, qu’une figure charmante, et l’aimable candeur qu’on ne garde souvent qu’au village, après les dix-huit ans qui venaient de sonner dans sa vie.

Elle sonna de même l’heure vive et riante qui rassemblait le village. La musette, le haut-bois, le flageolet y répondirent par des sons éclatans ; ils percèrent la montagne et les vallons, firent tressaillir les jeunes cœurs et sourire les vieillards. En un moment la pelouse fut couverte de monde, les bancs en place, les mères assises, les enfans à la danse, et les musiciens dominant sur l’assemblée, pour y maintenir l’ordre par leur aigre harmonie, en même temps qu’ils en augmentaient la joie par leurs regards et leurs trépignemens de pieds.

Ce fut alors que Lucette se vit pour la première fois admise à cette danse régulière. Alexis l’y plaça lui-même d’un