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MARIE.

cipita aux genoux du vieillard, et les tenait embrassés. Marie y tomba pénétrée de la même émotion ; et leur silence confondit les pensées de leurs âmes.

Geneviève, tout émerveillée du retour d’Olivier, du riche troupeau qu’il ramenait, du ravissement qu’elle voyait dans les yeux de Marie, ne pouvait se lasser de bénir le ciel et de rappeler le jour de la noce de Julien. — Mon rêve est rempli, leur dit-elle : je vous verrai entrer à l’église de mon village ; et ce beau berger n’oubliera pas qu’après Dieu, c’est la main de Geneviève qui l’y a conduit. »

Marie pressa vivement cette main sur son cœur reconnaissant. Lorsqu’elle parut à l’autel, conduite par le vieillard, parée enfin pour l’hyménée, elle se serra doucement contre le cœur d’Olivier, sourit sous son voile à Claudine, morte d’amour à seize ans !… et retrouva pour elle un soupir au milieu de sa joie.