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MARIE.

mon fils, et l’unir moi-même à celle qui le distingua, le croyant pauvre et orphelin. N’es-tu pas jaloux de voir cette généreuse bergère ? et sera-t-il besoin que je te dise son nom pour l’aller chercher ? »

« Oh ! mon père ! dit Olivier, mon père ! venez, venez ; car j’ai peur de mourir avant de l’avoir revue. » Et de toutes les forces qui lui restaient, il entraînait le vieux pasteur.

« Crois-moi, mon fils, dit le pasteur en riant, va m’anoncer à cette bergère ; demande lui la permission d’amener ton père devant elle. Il faut ménager une jeune fille ; la présence d’un étranger lui ferait peur. Je t’attendrai dans cette chaumière ; j’ai plus besoin que toi de m’y reposer. »

Il entra chez Geneviève, et le berger balbutiant encore sa reconnaissance, s’élança vers le champ de Marie, n’y vit rien que des moutons et un pâtre, qu’il