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UNE FEMME.

UNE FRAMES

67 concentrée ; et ses lèvres amincies par une contraction singulière pouvaient à peine articuler ce peu de paroles.

Me voilà ! répondit Fanelly avec un tremblement universel, où sommes-nous ? quelque chose d’horrible vient d’arriver ici, monsieur, savez-vous ?… — Paix ! cette fenêtre n’est qu’à hauteur d’homme ; elle ouvre sur un champ désert… cette issue est à nous… et voici Calpetti, sur mon cheval, prèt à fuir.

En effet, la tête de Calpetti, à cheval, s’avançait presque dans la chambre : sur un signe compris de son maltre, Fanelly, qui ne parle plus, est enlevée par son mari qui la porte dans ses bras ; Calpetti la reçoit dans les siens, l’assied presque morte sur le cheval qu’il a quitté pour un autre, et Rivalto se jette auprès d’elle, impétueux et léger comme le vent qui les entraîne dans l’espace. Il franchissent ainsi plusieurs milles sans rompre l’effrayant silence de cette course mystérieuse. Ils semblent voyager dans l’air ; leur double poids ne fait, on le dirait, qu’exciter, en l’irritant, la vitesse de l’animal enfiévré qui les emporte. Rivalto serre à tel point contre lui sa frèle proie, qu’il ne fait qu’un corps avec elle, elle dont le souffle menace à tout coup de s’éteindre. W — Arrête-moi ! arrête-moi ! s’efforce-t-elle de jeter au dehors ; mais ce son faible meurt comme un