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UNE FEMME

ter d’abord, puis, le regardant avec des yeux rayonnants de courage et d’une étrange joie : — A présent, s’écria-t-ellc, je le mérite. Oh ! Rivalto ! qu’un devoir rempli rend heureuse ! A peu de distance d’une petite ville calme et déserte, où Grisèle devait le matin même rejoindre sa jeune maîtresse, un accident de route survenu à la voiture, les força tout à coup d’en descendre ; Fanelly monta le cheval léger de Rivalto, tandis que son valet Calpetti travaillait ardemment à pousser la roue endommagée, jusqu’à cette petite ville qu’il avait déjà traversée à leur premier passage de Douvres à Londres ; comme il en connaissait toutes les localités, il indiqua à son maître, absorbé dans ses soins pour Fanelly, la seule et misérable auberge où il serait obligé de l’attendre. La belle Fanelly Galt, se livrant enfin tout entière à la foi de son noble époux, n’était-elle pas alors la plus dévouée comme la plus heureuse des femmes ? elle voulait l’ètre du moins. Elle n’admettait pas que protégée par le courage et les regards ardents du seul être qu’elle aimât au monde, sa sécurité pût être un instant troublée ; non plus que sa passion obscurcie par la faiblesse et l’indéfinissable mélancolie qui faisait peser ses mains sur les rênes du cheval 1 1