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UNE FEMME.

à Fanelly, impatient et fier qu’il est d’emporter son frais trésor loin de la froide Angleterre. Nul lien, ma douce orpheline, ne vous retient plus, j’espère ?…

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Elle sourit. — Quel voyage Rivalto ! Pour le pays des fleurs, ma bien-aimée : pour les jardins embaumés de ma villa maternelle, dont vous baisez les parfums, jaloux de vous nourrir pour moi : et si je retombe encore dans cette frénésie envieuse de vos premiers jours ! que j’ai tant expiée, Fanelly ! je vous donnerai mon père pour me gronder, afin que de toi, de tes lèvres d’ange ou de clémente fée, je n’entende jamais que le mot pardon ! veux-tu ? Elle le voulut bien !

— Elle ouvrit en silence le petit meuble à secret entre deux croisées, autrefois dépositaire des lettres et de l’anneau de Larry, et chargea les mains de Rivalto de toutes les riches preuves qui déracinaient sa vie du sol de la Grande-Bretagne. Toute sa fortune était réalisée ; ses diamants scellés avec ordre et amour sous le cachet de Rivalto qu’elle lui avait dérobé la veille en souriant et à cet effet. Toute cette scène d’émotion fut muette, rapide comme les baisers qu’amassait Rivalto sur les belles mains de Fauelly.

Cette pendule avance ! dit-elle le même soir, 1 .5

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