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UNE FEMME

remords entrevu à la lueur d’une prophétie affreuse, impossible ! Rivalto le jure, il étouffe d’un mot l’image souffrante d’Haverdale, et la pitié qu’il ose apprendre au cœur qui lui appartient ! Alors, tant de serments, tant d’avenir, tant de jours purs sont évoqués et promis pleins d’inépuisable amour, que la funèbre impression du billet s’efface, que les derniers vestiges d’un deuil importun sont brûlés par une main ferme après une de ces heures où la femme aimée ose se dire’: « Où est le ciel, s’il n’est pas où je suis ! » D’autres heures l’entraînèrent ivre d’une félicité sans mélange ; elles naissaient et mouraient sur deux cœurs si également charmés ! c’était merveilleux à voir comment Rivalto, tout Rivalto soumis, enchaîné d’un sourire, faisait ployer aux pieds d’une timide femme étonnée de son empire, sa taille haute et souple, ce front où toute la majesté de l’homme semblait empreinte :’en fallait-il plus à Fanelly pour lui faire espérer sans terme une félicité où il ne manquait plus que le serment prononcé devant quatre au lieu de deux témoins ?

Enfin tout est prêt pour la consécration, sans éclat, de ce mariage, qui ne sera célébré dans toute sa pompe qu’en Italie, sous un soleil digne de l’éclairer. » Rivalto l’a dit ! des lettres de Rome les appèlent ; il baise et montre cette lettre qu’il fait aussi baiser 1 1