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UNE FEMME.

" UNE FEMME.

45 d’un départ consenti avec tant d’effort, étouffer le souhait cruel d’écrire à Fanelly. « Une ligne, Bingley voyez vous-même ? » > A la bonne heure ! acquiesça Bingley comme s’il faisait une prodigieuse concession à l’abandon pénible de ses droits d’ange gardien. —

Il ne lut pas cette ligne qui allait entrer au cœur de Fanelly comme l’épée de Rivalto dans les chairs de Haverdale ; car c’était la froide, l’épouvantable prophétie de l’avenir, l’inévitable châtiment du parjure par le parjure, enveloppé sous les plis sanglants d’un mouchoir brodé autrefois par elle, et qui retenait encore quelque chose de ses doux parfums de vierge ! c’était aussi le même tissu de soie qui avait amorti l’éclat de la sonnette insullant au triste sommeil de ce malheureux ; c’était une dernière révélation de cette lave brûlante qui le consumait sans se répandre. · Votre mère me recevra donc ? —

Comme son fils, Larry ! C’est bien. Une femme à cheveux blancs, des bois sauvages, un silence de mort, voilà ce que je veux ; vous me donnez tout ce que je veux !… A la chasse ! à laʼchasse, Bingley : mon coup d’œil y deviendra sûr et ma main aussi, j’espère ! Quand le message fut remis aux mains de Fa-