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UNE FEMME.

autre chose ; il n’y avait plus rien dans les échos de la terre est du ciel, que ce nom, harmonieux comme l’amour, grave comme le destin qui l’avait jeté devant elle, et qui, pareil à une cloche solennelle, balançait sur ses jours et sur ses nuits cette pulsation sonore et fatale : Rivalto ! Rivalto ! Il ne lui revint plus à l’esprit, de comparer cet état maladif d’hallucination, avec le sentiment doux et fraternel qui avait effleuré sa fraiche adolescence, sous l’image caressante et placide d’Haverdale : il n’y ressemblait guère, en effet, et la place où s’était réfugiée dans son âme cette première affection, ne pouvait être découverte pour elle-même au milieu du tumulte d’un tel orage. — Mais plus tard !….. eût dit le sage à Fanelly : il n’y avait point de sages autour d’elle. Ils étaient deux, toujours deux, égarés, perdus, volontairement perdus dans le labyrinthe dont on ne sort qu’après y avoir porté la hache et la flamme, quand le sol dépouillé de fleurs et de verdure est nu, sans mystères sans prestiges, noir et froid comme la cendre ou comme la tombe. Il est peut-être infiniment trop simple pour un récit de cette nature, de ne pouvoir assigner à ce subit amour d’autre cause que l’amour lui-même. Nul antécédent tragique, nulle scène de danger, n’en avait jeté les racines. Un bel homme, une belle femme ; des charmes extérieurs qui font 1 1