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LE BAISER DU ROI.

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— Enchantées ! quoi ! c’est ainsi qu’il les aime ! repartit-elle avec étonnement. Pour moi, mon père, je suis… je ne sais comment ; je suis, interrompit-elle, pleurant presque de voir rire son père, donc elle eût préféré les reproches. C’est pour m’éprouver, n’est-ce pas, que vous me faites accroire qu’un pareil homme ose prétendre à me plaire ? Ah ! je le crois plus amoureux d’Alexandre que de moi, et il fait bien !

— Enthousiasme louable dans un guerrier de dix-neuf ans, dont vous apprivoiserez la sauvage ambition. Il est déjà dans un grand trouble, bien flatteur sans doute pour une jeune étourdie comme vous, mais il faut le contrarier avec plus de mesure, entendez-vous, mon ange ? il est brave, riche, et noblement né, que désirez-vous de plus ?

— Mon cousin ! répliqua vivement Christine, mon seul Adolphe, plus brave que lui, j’en suis sûre, et aussi noble que vous mon honorable père !

— Allez reposer cette mauvaise tête, dit-il en la baisant au front, et priez Dieu pour la gloire de votre père.

Christine pria fidèlement, et de tout cœur, pour la gloire paternelle ; après quoi elle ajouta la plus fervente des prières pour le bonheur d’Adolphe, qu’elle ne séparait pas du sien.

Elle fut toutefois, durant plusieurs jours, trop occupée à tourmenter l’amant qu’elle adorait pour