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MISS MOLLY.

patiente . 175

Puis se tournant vers son neveu : Il ne convient plus que vous habitiez cette maison ; mais je veux qu’avant de sortir vous paraissiez devant votre accusateur. Et sonnant de nouveau, il donna un ordre à voix basse.

L’agitation et l’inquiétude de Williams dans cet instant seraient impossibles à décrire. Ses traits étaient bouleversés ; un voile couvrait ses yeux. L’amiral, lui, arpentait de long en large l’appartement. Mais quelles ne furent pas la surprise, l’émotion et la joie du jeune homme, quand miss Molly vint à paraître. Il voulut courir à sa rencontre, se précipiter à ses pieds, mais son oncle l’arrêta ; et d’une voix sévère qui fit trembler la pauvre Molly :

Restez, monsieur ! Allez-vous maintenant implorer le pardon de votre victime et la prier d’intercéder pour vous ? ce serait un peu fort ! Serezvous assez lâche pour déchirer un cœur dont le seul tort est de s’être donné à un homme sans foi ? Je ne le souffrirai pas. Vous avez forfait à l’honneur, vous avez perdu tous vos droits à mes bontés ; partez, monsieur, partez, et que je ne vous revoie jamais. Cette scène terrible, à laquelle miss Molly n’était pas préparée, l’avait frappée de stupeur ; elle se figurait trouver Williams seul, et elle était en présence du duc de Fyden. L’amiral, enveloppé de la