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MISS MOLLY.

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1 MISS MOLLY.

171 il avait adopté un de ses neveux, Williams, à qui il comptait laisser la majeure partie de ses biens. Williams était âgé de vingt-cinq ans. Ses qualités aimables, son cœur généreux, et la vivacité de son esprit, lui avaient concilié tout d’abord l’affection de son oncle ; mais, libre de ses actions, maltre de dépenser autant d’argent que bon lui semblait, il n’avait pas tardé à imiter la conduite de plusieurs étourdis de son âge, dont la vie dissipée frisait de près les dérèglements et la débauche. Un de ses amis l’ayant présenté au père de miss Molly, il se prit d’amour pour elle, et parvint à lui faire partager sa passion. Toutefois, craignant la colère de son oncle, dont il connaissait les projets pour son établissement, il résolut, malgré ses serments, de. ne plus voir miss Molly, espérant que l’absence les guérirait l’un et l’autre. Vaine illusion ! Williams n’avait pas plus oublié Molly, que Molly n’avait oublié Williams, et pendant que la jeune fille tentait une démarche si fatale à sa réputation et à son repos, le jeune homme, enfermé dans sa chambre, soupirait et se désolait. Vingt fois il avait été sur le point d’aller se jeter aux pieds de miss Molly et de lui offrir sa main ; l’idée de former une union qui irriterait son oncle l’avait seule retenu. Revenons à miss Molly, qui attendait assise au pied d’un arbre, en compagnie de son silencieux protecteur, l’arrivée du marin. En proie à l’an-