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MISS MOLLY.

lons, le marin se rapprocha de la jeune personne et lui demanda si elle jugeait à propos de partir. Dans ce cas, ajouta-t-il, j’aurai l’honneur de vous servir de guide et d’escorte. —

Miss Molly s’était trop avancée pour refuser. Elle avait accepté formellement les offres de son compagnon, une heure auparavant ; comment lui dire à présent qu’elle avait changé d’avis, sans laisser deviner les craintes auxquelles elle était en proie ? craintes absurdes et chimériques peut-être ; mais offensantes, à coup sûr, pour celui qui en était l’objet. Si j’ai commis une faute, pensa-t-elle, je me trouve condamnée à en subir les conséquences. Et d’ailleurs, suis-je libre de prendre un autre parti ? Puis-je rester dans cette maison ? et si je quitte, cet homme ne saurait-il m’accompagner malgré moi ? ne vaut-il pas mieux.feindre une confiance qui peut, en définitive, n’ètre pas trompée ?

— Miss Molly fit signe au marin qu’elle était prête. En voyant la pâleur qui s’était de nouveau répandue sur ses joues, celui-ci l’interrogea sur sa santé avec un intérêt si affectueux et si vrai, que la jeune fille sentit se dissiper quelques unes de ses terreurs.

— · Où dois-je vous conduire, miss ? —

A Bury, monsieur, dit-elle en laissant échapper une larme.